L'Égypte Pharaonique : Une Civilisation Noire au Cœur de l'Afrique, selon Obenga

Série d’Articles – Théophile Obenga, Architecte de la Renaissance Africaine

Introduction à la série : Cette série de 9 articles vise à offrir une exploration complète et nuancée de la vie, de l’œuvre et de l’influence du Professeur Théophile Obenga. Elle souligne son rôle essentiel dans la réhabilitation de l’histoire et de l’identité africaines, et met en lumière la portée actuelle de son combat panafricain. Elle témoigne également de notre engagement – celui de Patrice Piardon et de IKODI IT & DESIGN SOLUTIONS – à faire connaître les figures majeures de la renaissance intellectuelle africaine contemporaine.

Article 4 – L’Égypte Pharaonique : Une Civilisation Noire au Cœur de l’Afrique, selon Obenga

Dans son œuvre monumentale, Théophile Obenga soutient avec érudition une thèse aussi puissante que dérangeante pour l’historiographie dominante : l’Égypte pharaonique fut une civilisation noire, pleinement africaine dans sa genèse, son développement et sa pensée. À travers une lecture croisée des sources archéologiques, linguistiques et historiques, il déconstruit les mythes hérités de l’eurocentrisme colonial qui tentaient de couper Kemet (nom égyptien de l’Égypte antique) de son ancrage africain.

Pour Obenga, les pharaons noirs ne sont pas une anomalie mais l’expression naturelle d’un génie africain originel. Il établit une filiation directe entre les cultures du Nil et les peuples du sud saharien, notamment à travers les langues négro-africaines. Ses travaux démontrent que la langue égyptienne ancienne appartient à la même famille que les langues bantoues, nilo-sahariennes ou couchitiques, rompant avec la classification artificielle des langues "afro-asiatiques".

Cette position n’est pas simplement une affaire de racines. Elle engage une réappropriation stratégique de l’histoire africaine, en affirmant que les peuples africains furent non seulement des bâtisseurs de civilisations anciennes, mais aussi des producteurs de pensée, de sciences et de spiritualités qui ont irrigué le monde. Reconnaître l’Égypte comme une civilisation noire, c’est revendiquer la continuité historique et intellectuelle de l’Afrique avec son passé glorieux.

Obenga ne se contente pas de répondre aux détracteurs. Il réhabilite une Afrique fière d’elle-même, qui n’attend pas la validation extérieure pour se reconnaître comme source de savoirs. Son combat scientifique devient un acte de résistance intellectuelle et un outil de reconstruction identitaire, au service des générations futures.


Rappel de la série :

Cet article s’inscrit dans une série de 9 publications intitulée « Théophile Obenga, Architecte de la Renaissance Africaine », proposée par Patrice Piardon avec le soutien de IKODI IT & DESIGN SOLUTIONS. Chaque article explore une facette de l’engagement, de l’érudition et de l’impact de Théophile Obenga sur la pensée et la dignité africaine.

Glossaire :

  • Kemet : Nom égyptien antique de l’Égypte, signifiant « la Terre noire », en référence à la fertilité du sol nilotique.
  • Bantoues : Groupe de langues africaines largement répandues en Afrique centrale, orientale et australe.
  • Afrocentrisme : Courant de pensée qui place l’Afrique au centre de l’analyse historique et culturelle, en opposition aux lectures eurocentriques.
  • Eurocentrisme : Vision du monde qui place l’Europe comme référence normative de l’histoire et de la civilisation.
  • Pharaon : Titre donné aux rois d’Égypte antique, chefs politiques et religieux.
  • Nilo-sahariennes / Couchitiques : Familles de langues parlées en Afrique orientale, centrale et de la Corne de l’Afrique.

Comments est propulsé par CComment